Amours Cannoises - Membranes
Nous avons vu l’Envol de Pietro Marcelo hier, qui a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateur. C’était une très belle surprise et un film très riche. Noémie Lvovsky y crève l’écran.
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Le miracle a eu lieu hier soir. Après près de 48h sans accès au service de billetterie, les peaux des festivalier•es rougissaient à un rythme alarmant, dû à une sévère carence d’obscurité cinématographique. Tout est résolu désormais, et on retrouve notre saine pâleur.
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C’est à dire qu’à un moment du film, l’écran se déchire et Noémie Lvovsky jaillit dans la salle, sous les applaudissements et les exclamations admiratives.
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C’est une étudiante en cinéma de Paris 8 qui m’a appris qu’il était aussi possible de réserver ses places sur des bornes au sein même du Palais des festivals. Retrouver des parisien•nes partout en France, ce doit être ça qu’on appelle la décentralisation.
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C’est drôle qu’on dise « crever » l’écran. Les écrans sont des toiles, on pourrait plutôt dire « déchirer ». On dit crever pourtant, comme pour une bulle ou un ballon. Comme si les écrans étaient des membranes.
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Dans le bien nommé Grand Théâtre Lumière, les projections se font avec la technologie dite « laser ». En gros, au lieu d’une ampoule qui projette une image rectangulaire, plusieurs ampoules projettent les différentes couches de couleur et recomposent l’image sur la toile. En plus de donner une qualité de projection idéale, ces ampoules créent un effet amusant. Quand il y a des lumières vivent à l’image, on peut voir les différents rayons de lumière traverser l’espace. Depuis la salle, on a la plaisante sensation que la lumière jaillit des films.
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Mais comment verrons-nous le reste du film, Noémie Lvovsky ? S’écrie-t-on une fois l’enthousiasme retombé.
Fort heureusement, comme Noémie Lvovsky joue dans le film, elle peut décrire les images qui sont à la place du trou.
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J’ai réussi à voir le James Gray. Voir ma foi et ma roublardise récompensées m’a fait bien plaisir. Merci à la personne très bien placée qui ne s’est pas levée ce matin.
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- Et là, Noémie Lvovsky, qu’est-ce qu’il y a dans le trou ?
- Là, dans le trou, il y a moi qui sourit tendrement.
- Merci, Noémie Lvovsky.
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Je retire ce que j’ai dit hier, la femme de Tchaïkovsky n’était pas du tout chanceuse. Son interprète et le film, en revanche, étaient magnifiques. Un peu comme l’Envol, c’est un film qui aborde l’étonnante courageuse lâcheté de celles et de ceux qui partent, et la détresse de celles et de ceux qui restent. Ça m’a parlé, pour une raison ou pour une autre.
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Armageddon Time, le James Gray, était sans surprise une grande réussite. La cruauté de l’enfance sur grand écran, c’est quand même pas tous les jours.
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Aller au festival de Cannes c’est aussi passer beaucoup de temps dans le bus. J’ai désormais une grande connaissance du réseau routier cannois. Leur application « Palmbus » pue la merde.
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Le vieux monsieur à côté de moi, pendant l’Envol, n’a fait que roter pendant toute la séance. Je ne commenterai pas plus que ça ces événements gastriques.
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Aujourd’hui c’est God’s Creatures, The Stranger et peut-être Hunt ce soir. Qui y crèvera les membranes ?
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