Les Vacances de Monsieur Basart continuent
Impossible de distinguer la mer du ciel de la plage du brouillard. Rio sous la pluie ressemble à Saint-Malo. Monsieur Basart a froid. Le vent décroche une feuille de palmier qui descend lui gifler le visage. C’est l’hiver au Brésil. Quand il rentrera ce sera l’automne à Paris.
« Vous savez que le centre administratif de Rio est à 40km d’ici. C’est une ville immense » prétend le guide. Monsieur Basart trouve que ça compte pas. Si c’est comme ça on n’a qu’à dire que la Belgique est une ville.
« Cigarettes ? Marie Juana ? ». Silence. « Coke ? Kétamine ? ». Silence. « Serviettes ? ».
Dans tous les marchés il essaie de se dégoter un maillot de foot vert et jaune qu’il pourra porter en regardant la télé le samedi matin. Monsieur Basart ignore que ce modèle est devenu un signe de ralliement pour l’extrême droite locale.
Un gigantesque bol d’acaï gelé lui glace le cerveau. C’est censé être bon pour quoi déjà ? Ils n’ont pas de croissants au chocolat ici.
Il voyage dans des pays pauvres pour y connaître le train de vie que mènent les riches de chez lui. Comme tout le monde, Monsieur Basart voudrait avoir l’impression d’être Indiana Jones sans risquer de se faire tirer son iPhone.
Le peuple international des touristes prend des photos à l’unisson. Monsieur Basart aussi. Jésus sur la montagne écarte les bras, l’air de dire « et bah bravo » à un enfant qui vient de casser une assiette.
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