L’Enfant Basart

 

La serveuse du Buffalo Grill apporte la cavalcade des desserts. L’enfant Basart sourit. Il ne sait pas encore que le plaisir gustatif se paye en coussins graisseux autour du ventre. Son apparence ne l’intéresse pas. Pour l’instant, les filles c’est nul sauf Toupou sur Gulli good.

Entre les repas, il joue à Professeur Layton sur la DS, ou à GTA Vice City Stories sur la PSP. Sa DS est verte pomme et sa PSP est bleue. Il aime bien les deux, mais préfère la PSP, ça fait quand même plus mature puisqu’on peut jouer à GTA. Professeur Layton et Mario sont amusants mais l’enfant Basart n’est plus un bébé Basart, et il veut que ça se sache. 

Cour de récré, platanes, marelles. Un drôle de gosse est assis sur le rebord d’un des perrons, qui rappellent Notting Hill. L’Enfant Basart s’approche de lui calmement et sans un bruit le pousse dans le vide. Ploc, tête la première, bobo. Le petit corps tombe n’importe comment c’est assez comique. « Mais pourquoi tu m’as poussé ? » demande-t-il en larmes avec de la morve partout. 

C’est vrai ça, pourquoi ? L’Enfant Basart, n’en a aucune idée. Il ne connaît même pas ce gamin, qui pourrait aussi bien être n’importe qui, d’ailleurs on ne se rappelle ni de son nom ni de son visage. Mais bizarrement, quand on pense à lui aujourd’hui, on ne peut pas s’empêcher de voir X, le fils d’Elon Musk. 

Il n’y avait aucune raison de pousser le garçonnet. D’ailleurs, l’Enfant Basart n’avais jamais été violent et ne le sera jamais plus après ça. Et Monsieur Basart, en grandissant, est devenu une bonne victime, comme tout le monde. Il n’avouera jamais publiquement la jouissance qu’il a ressenti ce jour de CE1 où il a exercé gratuitement sa violence contre X.